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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 10:00

kaleidoscope008

IMMIGRATION ET « VIVRE ENSEMBLE » : DE L’INCONNU AU CONNU

 etoile 108

Les conditions du mieux vivre ensemble : la pédagogie de l’autre

 

 

migrants ds le désert2

 

 

gif anime puces 028L’homme, ce nomade

 

On ne peut rompre les barrières érigées entre les hommes si l'on ignore leurs fondements. L'étude des migrations, quel que soit l'aspect sous lequel on l'envisage, ou la région où on la mène, exige une vision globale du phénomène au niveau de la France entière en rapport avec son passé, son présent et son évolution socio-économique.

 

Les migrations de toute nature : travail, économie, famille, culture... sont un des traits saillants de l'histoire nationale, une des données majeures de notre temps, vraisemblablement du futur, et une des clefs de la compréhension de ce siècle.

 

Les migrations, les mouvements de personnes d'un point à un autre du globe, ne sont pas une nouveauté, même si les discours et les médias tendent à persuader l'opinion publique que l'on assiste à des phénomènes inédits. Ces mouvements sont une constante dans l'histoire. La nouveauté réside sans doute plus dans la relation que l'on fait aujourd'hui du phénomène migratoire que dans sa permanence. Cette relation, amplifiée par le nombre, l'importance et la force des médias ainsi que des moyens de communication, est elle-même fonction de l'ouverture du monde par-delà les frontières, c'est-à-dire la globalisation, qui met les peuples et les esprits en mouvement. 

Tidiane Diakité, L’immigration n’est pas une Histoire sans paroles. Les Oiseaux de Papier,2008

 

 

migrants ds le désert

 

gif anime puces 028Un monde et un contexte nouveaux

 

Pour Catherine Wihtol de Wenden (spécialiste des migrations),

en ce début de 21e siècle, le monde est entré en migration : du Sud au Nord, du Nord au Nord, du Sud au Sud et du Nord au Sud : un phénomène qui n’est pas massif mais continu, malgré les politiques restrictives mises en place et les pratiques de dissuasion destinées surtout aux opinions publiques.

 

La situation politique, économique, démographique, culturelle et sociale de nombreuses régions de départ crée une propension structurelle à la migration, moins en raison de la pauvreté et de la croissance de la population, d’ailleurs souvent en baisse, que de l’absence d’espoir chez des jeunes de plus en plus urbanisés, scolarisés, informés grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ils vivent leur entrée en mobilité comme une odyssée moderne.

 

D’autres facteurs, comme le chômage massif, l’absence de liberté dans les régimes autoritaires, les changements climatiques, les crises et conflits politiques rendent la migration inéluctable en réponse à l’insécurité politique, économique, sociale, sanitaire qui sévit dans de nombreux pays.

 

 

Autrement dit, un monde sans mobilité n’est plus concevable, pas plus que n’est envisageable la fermeture hermétique des frontières étatiques, même si le droit de réguler les flux migratoires sur leur espace national fait implicitement partie des prérogatives régaliennes des États.

 

Cependant, aucun pays, si riche, si puissant soit-il, ne peut, à lui seul, inverser cette donnée majeure du siècle, et se barricader dans ses frontières.

 

 

gif anime puces 028Que faire ?

 

Partant de ces considérations, la recherche de solutions viables, qui concilieraient les intérêts de tous, de ceux qui partent comme de ceux qui accueillent, devient dès lors à la fois cause nationale et cause internationale. C’est une véritable collaboration universelle qu’il s’agit de promouvoir, qui soit à la fois un forum et un socle solide de coopération, réunissant pays riches et pays pauvres, foyers d’émission de flux migratoires, aires de destination de flux.

 

Une telle coopération, inscrite dans l’agenda des nations comme prioritaire et essentielle, irait au-delà de la seule création de développement dans les pays pauvres et pays émetteurs de flux, viserait l’Homme dans sa globalité : son épanouissement intégral, matériel et moral, culturel et social, politique et sécuritaire.

 

rescapé

 

gif anime puces 028De ce côté-ci de la frontière

 

Et pour ceux qui ont franchi la barrière (légalement) et qui sont chez nous ?

Quelle solution ?

 

gif anime puces 028Les connaître et se faire connaître d’eux.

Des passerelles vers l’autre

       Pour un enrichissement mutuel

 

Plus que le nombre réel de migrants, cette impression d’envahissement et de dépossession de soi ou de son identité, les incompréhensions, la méfiance ou les exaspérations viennent le plus souvent de l’ignorance, sinon de la méconnaissance réciproque, à commencer par celle des motivations de départ, mais aussi de la façon de vivre, des modes de vie et des manières d’être, bref, des conventions établies, qui régissent le quotidien et influencent le regard porté sur l’autre… l’étranger, celui qui est différent.

 

Si les migrants sont en moyenne plus qualifiés que la population du pays dans lequel ils arrivent, comme l’affirme De Wenden, si l’on compte effectivement des personnes de plus en plus diplômées et formées, il y a aussi, parmi les arrivants, celles qui, parties de leur village, sont directement arrivées à Marseille, Lyon, Rennes ou Lille…

 

Par ailleurs, même pauvres, démunis et vivant dans les pires conditions matérielles, ces arrivants gardent pour la plupart leur bonne humeur, leur gaîté et une apparente joie de vivre. Alors qu’en face d’eux, des Français plus riches, vivant dans le confort, à l’abri du besoin vital, apparaissent tristes, d’humeur maussade, le visage fermé, l’air antipathique…

 

Cette différence de tempérament ou de manière d’être peut en soi constituer une source d’incompréhension, voire de frictions.

 

 

De plus, les premiers vivent avec leurs habitudes, leurs manières d’être en public comme en privé. Ils parlent trop fort, voire crient en parlant, en téléphonant, ou entre eux dans la rue,  dans les transports en commun, les espaces publics fermés ou les salles d’attente… Certains crachent par terre. Ce qu’ils ont toujours fait chez eux sans y voir le moindre mal.

 

A ce lot de ruraux déracinés (qui ont tendance à vivre comme au village), il convient d’ajouter une fraction d’éléments marqués par l’échec scolaire et la faillite de l’éducation dans leur pays d’origine.

 

gif anime puces 028Une pédagogie du vivre ensemble

 

En général, dans la culture des immigrés africains tout particulièrement, celui qui garde le visage fermé ou qui ne parle pas, ni ne rit, qui ne prend pas spontanément part à la conversation, même sans y être invité, est considéré comme méchant.

 

Celui qui se met ostensiblement à l’écart est qualifié d’asocial, donc à fuir.

 

Pour ceux qui ont choisi la France, qui sont entrés régulièrement sur son sol, qui souhaitent s’installer et vivre avec les Français, il serait souhaitable de créer des structures spécifiques ayant pour objet de les « initier » à la France, sans la prétention de leur imposer le mode de vie des autochtones, mais de les informer des us et coutumes, des manières de vivre et des règles qui régissent la vie en société dans ce pays, le pays d’accueil.

 

Cette sensibilisation ou imprégnation à la France et aux Français est concevable au moyen d’une pédagogie appropriée, dont les municipalités joueraient les premiers rôles, par l’entremise de bénévoles ou d’associations, de manière que cela ne génère pas un coût budgétaire supplémentaire. Mais, une telle structure exige une pédagogie active, fondée sur le goût de l’autre et le sens de l’intérêt commun.

 

Concrètement, la tâche ainsi dévolue aux municipalités consisterait tout d’abord à faire prendre conscience que la paix sociale se construit patiemment, par des passerelles jetées entre les natifs et les étrangers. Pour ce faire, il importe que chaque commune moyenne et grande (chaque quartier des grandes agglomérations) dispose d’un lieu de rencontre, qui serait un passage obligé, qui soit en même temps centre d’information et de formation à la civilité : la « maison de la citoyenneté et du vivre ensemble ».

 

Lieu où l’étranger disposerait librement et facilement de toutes les informations régissant sa vie, comme des informations se rapportant à la vie, à la manière de vivre, aux us et coutumes qui régissent le quotidien des nationaux. Et surtout :

gif anime puces 849ses droits et obligations.

gif anime puces 849la culture commune et l’histoire locale.

gif anime puces 849l’apprentissage de la langue pour les non francophones.

 

La réussite d’un tel système d’insertion des étrangers, qui soit aussi une véritable passerelle vers l’intégration, implique que l’on ne fasse pas de l’immigration un sujet de politique politicienne aux visées ou arrière-pensées électorales, ce qui compromettrait durablement la paix sociale.

 

Elle suppose : sens de l’intérêt général, amour de la France, de son présent et de son avenir.

 

terre 078

 

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commentaires

L
<br /> Sublime. Je considère ce texte comme un fondement pour l'action à mener de toute urgence.<br /> <br /> <br /> Ce n'est ni un texte politique, ni un texte moralisant, encore moins une sorte de poème, bien que l'on ressente à chaque ligne la beauté de la différence, sa<br /> richesse, sa nécessité.<br /> <br /> <br /> Mais c'est un texte qui prend sa place au coeur des dimensions de la personne humaine, qui est tout à la fois politique, poétique et bien d'autres bonnes choses<br /> encore. Et qui prend sa place également, de la même façon, au coeur de la société. Un texte fondement, un témoignage fondamental. Merci, encore une fois, Tidiane. Sincèrement, Luc.<br />
Répondre
<br /> <br /> C'est ma modeste contribution à la réflexion sur le thème de l'immigration, Ô combien difficile ! Amitiés. TD<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Article très intéressant. J'ajouterai cependant quelques remarques.<br /> <br /> <br /> -Beaucoup de Français dits de souche auraient bien besoin de fréquenter ces "maisons de la citoyenneté et du savoir-vivre" car beaucoup manquent totalement<br /> de savoir-vivre ; il suffit d'observer le comportement quotidien de certains.<br /> <br /> <br /> -Les cyclistes qui roulent en groupe et utilisent presque toute la chaussée, obligeant les automobilistes à rouler au pas derrière eux ou a doubler<br /> dangereusement.<br /> <br /> <br /> -Les "nounous" avec poussettes, marchant en pleine chaussée et non sur le trottoir, mettant les tout petits enfants en plein milieu de la route ; ou si elles<br /> sont sur le trottoir, elles mettent les enfants côté chaussée et non côté maisons. Dans tous les cas ce sont les enfants qui sont exposés au danger.<br /> <br /> <br /> -Les parents qui jettent les papiers n'importe où, qui ne respectent pas le code de la route... devant leurs enfants.<br /> <br /> <br /> -Ceux qui écoutent la musique à tue-tête, sans souci des voisins.<br /> <br /> <br /> -Ceux qui font du bruit au-delà de 23 heures ou trop de bruit la journée...<br /> <br /> <br /> On pourrait citer encore beaucoup d'autre cas de manque de savoir vivre en société.<br /> <br /> <br /> Liseloth<br />
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<br /> <br /> Ce commentaire procède d'une bonne observation de notre société. TD<br /> <br /> <br /> <br />