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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 09:25

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La révolution tunisienne ou l'espoir d'une mutation historique

Ce qui se passe en Tunisie depuis le 18 décembre 2010 mérite attention. C'est une nouvelle page qui s'ouvre dans l'histoire de ce pays, sans doute aussi pour tout le continent africain.

Pour la première fois, en Afrique, un peuple se soulève non seulement contre un autocrate mais aussi pour réclamer un régime authentiquement démocratique. Des mots et un sentiment dominent. 

- Les mots : démocratie, liberté, égalité, corruption sont les plus entendus. Sur tout le continent, jamais le mot démocratie n'a été autant prononcé avec autant de force. La démocratie, non comme un produit d'importation, mais comme une aspiration profonde, un besoin vital surgi des profondeurs du peuple.

A Tunis, dans une longue file devant un magasin d'alimentation aux trois-quarts vide, un père de famille interviewé répond fièrement au journaliste qui semble insister sur la pénurie alimentaire :

"Oui c'est la pénurie ; il y a très de viande, peu de riz, peu de légumes, mais la liberté est plus importante que le pain !"

Propos qui témoignent d'une dignité et d'un degré de maturité civique qui autorisent l'espoir. 

Pour les futurs dirigeants de la Tunisie, la feuille de route est désormais écrite par le peuple. Elle devrait servir de leçon et de ligne de conduite. 

- Un sentiment : en Afrique, pas seulement au nord, en Afrique subsaharienne aussi, l'Histoire est  en marche. 

En Côte d'Ivoire, autre pays en quête de gouvernement stable et sûr, si les cris et les vociférations semblent pour l'instant dominer la rue, l'aspiration à la démocratie est aussi réelle. En témoigne ce courrier d'un jeune lecteur adressé à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

 

Pas d’infantilisation

Je viens de lire le texte de Calixthe Beyala, en réponse à l'éditorial de Béchir Ben Yahmed sur la Côte d'Ivoire. C'est vraiment honteux et totalement irresponsable de la part d'une personne qui prétend parler au nom de l'Afrique. J'aurais aimé communiquer directement avec Mme Beyala pour lui rappeler à quel point ce qui se passe en Côte d'Ivoire est une honte pour nous tous, jeunes Africains qui rêvons de pays et d'un continent qui se respectent. Elle mène un combat dépassé. A mon âge, je veux juste être fier de ce qui se passe en Guinée ou au Ghana. Je rêve d'un pays où l'on travaille pour gagner sa vie. Nous rêvons d'universités, d'hôpitaux, de grandes écoles, de routes, d'une agriculture qui assure l'autosuffisance alimentaire. Qu'il plaise à Mme Beyala de nous laisser tranquilles avec ses histoires de méchants Blancs contre de pauvres enfants africains.

Elle nous infantilise. Personnellement, je n'ai pas besoin de pressions de la France et/ou des États-Unis pour détester ce qui se passe en Côte d'Ivoire. J'ai juste besoin de rester africain. Si Mme Beyala a une frustration particulière par rapport à la France ou aux États-Unis, cela ne regarde pas les jeunes Africains. Ce que nous voulons, nous, c'est tourner la page, aller de l'avant et croire au discours d'Obama au Ghana. Que Mme Beyala se ressaisisse et se pose la question de savoir si ce qui s'est passé au Gabon ou dans je ne sais quel autre pays donne à M. Gbagbo le droit de « verser notre figure par terre »

TANOU DIALLO, BUJUMBURA, BURUNDI (Jeune Afrique, 9-13 janvier 2011)

 [Calixthe Beyala : romancière française d'origine camerounaise, a fait parvenir au directeur de Jeune Afrique, une lettre ouverte dans laquelle elle prend fait et cause pour Laurent Gbagbo.]

L'espoir est donc permis ; sans illusion cependant. Le chemin qui mène à la démocratie sera encore long. Mais celle-ci étant désormais une aspiration universelle des peuples du Monde, l'Afrique ne saurait rester en marge de l'Histoire.

Cette révolution tunisienne est une promesse de temps nouveaux pour tous les peuples d'Afrique.

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commentaires

E
<br /> <br /> Comment une femme lettrée peut-elle tenir de tels propos concernant Gbagbo et bafouer le suffrage des urnes et donc la démocratie.<br /> <br /> <br /> Je suis tout à fait d'accord avec le jeune Diallo du Burundi qui semble plein de bon sens et qui veut aller de l'avant sans pleurer constamment sur le passé et tenir les autres pour responsables<br /> de ce qui se passe en Afrique. Son attitude est digne. Elisa<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
<br /> <br /> C'est tout à fait juste. Merci pour ce commentaire. TD.<br /> <br /> <br /> <br />