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28 juillet 2006 5 28 /07 /juillet /2006 14:15

La division du pays entre partisans de la régularisation et partisans de l’expulsion des enfants de parents sans papiers est typique et apporte la preuve que le problème de l’immigration reste toujours posé en France, c’est-à-dire  non résolu. Le sera-t-il indéfiniment ?  

 

Comment par ailleurs dissocier cette question du problème plus global de l’intégration ou de l’insertion ? C’est à cela qu’il convient de réfléchir et de travailler ensemble (toutes tendances politiques confondues) dans l’intérêt de la France et des Français.  

 L’histoire de France, la vocation humaniste et universaliste de cette grande nation ne peuvent-elles servir de guide et de fil conducteur pour traiter, à la satisfaction de toutes les parties et de tous les partis, une question désormais liée à l’état du monde ?  

 L'immigration constitue et constituera de plus en plus pour des peuples entiers une stratégie de survie. Elle est désormais liée à la mondialisation et à ses conséquences et ne peut de ce fait être traitée de façon isolée et indépendante d'autres aspects de ce phénomène. Elle est pour une bonne part liée à l'état du monde. Trois facteurs comptent dorénavant comme sources génératrices de flux migratoires : la persistance de guerres dans certaines régions du globe, le manque de démocratie dans une fraction importante des Etats du monde, enfin le décalage grandissant de niveau économique entre Nord et Sud. Les pauvres dans ce monde sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux ; ils entendent ne pas demeurer éternellement pauvres et miséreux. Que faire ?  

 Les délocalisations d'entreprises au niveau international, les besoins de main-d'oeuvre des pays développés, l'interdépendance des marchés mais aussi les effets des politiques menées par des organismes internationaux, Fonds Monétaire International et Banque mondiale notamment, constituent également des appels de populations vers les pays d'abondance. A ces données s'ajoutent les progrès de l'esprit démocratique, l'esprit de résistance à la tyrannie et au déni de justice. Les peuples sont de plus en plus, partout, sensibles au manque de liberté et aspirent à la démocratie. 

 Dans ces conditions, la France seule, pas plus qu'un autre Etat riche d'Europe ne peut, dans sa seule sphère territoriale et juridique, freiner l'arrivée de populations étrangères. L'Union européenne offre le cadre adéquat de réflexion, de prévention et de résolution du problème de l'immigration irrégulière. Mais la France a une spécificité de par son histoire politique et sociale, sa culture, ses traditions. Doit-elle et peut-elle ne pas en tenir compte ? La Convention de Schengen doit-elle avoir raison de cette spécificité française constitutive de l'identité de la France ?

       Les questions relatives à l'immigration et à l'intégration apparaissent comme difficiles, voire impossibles à résoudre en France. Cela tient d'une part à la nature du débat politique dans ce pays où il faut forcément que les problèmes soient vus et traités à travers le clivage droite-gauche où prédomine parfois le passionnel, voire l'irrationnel sur le réalisme et le pragmatisme. Et en définitive, quand le feu de la passion s'éteint, rien n'est réglé. Et cela recommencera parce que les problèmes sont concrets et que l'émotion n'est pas raison et ne fait pas une bonne politique. En conséquence, des problèmes vitaux pour la nation restent en suspens. Comment ne finiront-ils pas par une explosion dont personne ne tirera profit, surtout pas la France ? Le traitement de la question de l'immigration exige de la part des responsables politiques réalisme et courage alliés à l'humanisme. Se décharger entièrement sur l'Europe dans ce cas précis ne me semble pas convenir à la France qui risquerait d'y abandonner un pan important de son histoire et de sa vocation. En effet, comment rayer d'un trait de plume des siècles de rapports avec une frange importante de la planète ? Comment sacrifier ce qui fut 1’«Empire colonial » et tout ce que l'histoire a tissé autour de cette notion entre tant de peuples ? Ni l'Allemagne, ni la Suède, ni l'Espagne ou la Grèce n'occupent pareille situation ni pareil espace dans le monde. La Grande-Bretagne n'a-t-elle pas son Commonwealth ? Pourquoi la France n'a-t-elle pas un langage clair à cet égard, à la fois vis-à-vis de l'Union européenne et par rapport à l'immigration ? Pourquoi ne peut-elle, de manière résolue, appliquer une politique de quota juste et humaniste en fonction de ses besoins présents et futurs, adaptée aux contingences démographiques et économiques ? Ceci bien entendu en distinguant besoin de main-d'oeuvre et droit d'asile d'une part et d'autre part, séjour à des fins culturelles, d'études et de formation.  

 

 Pourquoi le problème de l'immigration est-il différemment traité en France et en Grande-Bretagne, ces Etats d'Europe qui eurent hier les plus grands empires coloniaux ? Pourquoi devient-il en France ce motif latent de guerre civile et de tensions sociales extrêmes, au risque de compromettre la paix sociale et la concorde nationale ? 

 

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commentaires

S
<br /> Français, j'ai immigré 5 ans à l'étranger, et malgré les difficultés linguistique, j'ai appris la langue en payant des cours. J'ai trouvé difficilement du travail car je ne maîtrisais pas bien la<br /> langue, mais le français est carré, et je faisiais mieux mon travail que les natifs du pays qui étaient plus laxistes. Avec ma femme et notre enfant, nous avons essayé de nous adapter à la<br /> différence culturelle et avons parmi à 20 locaux de trouver du travail pour un salaire au-dessus de la moyenne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cela pour dire que l'immigration est dure pour celui qui la vit, mais que l'on peut malgré tout réussir à l'étranger même en partant de rien ! C'est une question de volonté. Les immigrés de<br /> France peuvent faire de même, surtout qu'ici on aide les étrangers, contrairement où j'étais...<br />
Répondre
<br /> <br /> Votre expérience est très intéressante et exemplaire. Par ailleurs je suis tout à fait d'accord avec votre analyse sur les immigrés. TD<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Les FRANCAIS ne sont pas dûpes; hier immigration de travail, aujourd'hui de peuplement. Les FRANCAIS se sont , un temps laissés bernés par le thème de l'intégration, ça ne fonctionne plus. De<br /> plus on assiste à une islamisation rampante du pays, avec la bénédiction de l'état. Si les choses ne sont pas rapidement recadrées, ça finira dans la rue.....seuls les abrutis seront convaincus<br /> du contraire.<br />
Répondre
<br /> <br /> Je vous comprends. Vous soulevez là une question importante qui demande beaucoup de vigilence et surtout lucidité et courage de la part des pouvoirs publics<br /> garants de la paix sociale. TD<br /> <br /> <br /> <br />