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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 15:04

 

LA FEMME, L’HOMME, L’AMOUR

DE

L’OCCIDENT ANCIEN À NOS JOURS

QUELLE PLACE, QUEL ORDRE DANS LA SOCIÉTÉ ? (2)

 

 

Éternel débat

 

***

 

« Le poète a toujours raison,
qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération, je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme
… » (Jean Ferrat)

 

***

 

**Qui ? Pourquoi ? Comment ?

Peut-on parler de l’histoire du rôle de la femme dans le couple et dans la société, de nos jours, sans évoquer ce que fut le débat des Anciens sur cette épineuse question ?

La Femme est-elle inférieure, supérieure ou égale à l’homme ?

 

***

 

« Je ne réclame aucune faveur pour les femmes, tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils retirent leur pied de notre nuque ».( Ruth Bader Ginsburg)

 

***

 

 « La femme est l’avenir de l’homme » dit Jean Ferrat, dans sa chanson, s’inspirant de Louis Aragon, lequel a écrit dans son poème « Le Fou d’Elsa » :

 

« L'avenir de l'homme est la femme.

Elle est la couleur de son âme.

Elle est sa rumeur et son bruit.

Et sans elle, il n'est qu'un blasphème. »

 

Cette affirmation est-elle valable pour tous et de tout temps ?

Et l’ère des sorcières ?

 

????

**Hommes-Femmes. Forces ou faiblesses ?

 

Et les sentiments dans tout cela ? Et l'Amour ?

 

Heureusement qu'ils existent. Ils constituent l'exception à la règle. Et quand l’Amour paraît, sur son chemin et face à lui, il n'y a plus ni riche, ni beau, ni intelligent, ni laid, ni impur, il n'y a que l'Amour. Et c'est cela précisément qui fait sa noblesse.

Par rapport à ce thème sécuritaire, comme il vient d'être souligné, on a souvent soutenu que la femme était incapable de garder le secret. Ce préjugé ou cette conviction qui a cours dans nombre de civilisations dans le monde ne peut à mon sens se justifier que par rapport à ce besoin de sécurité.

 

Quel rapport entre les deux, me direz-vous ?

 

Justement, lorsqu'on garde un secret et qu'on est tenu de le garder pour longtemps ou pour toujours, cela représente une sorte d'inconfort moral, soit parce que ce secret est celui d'une faute commise, auquel cas on est soumis aux coups répétés de la conscience, soit parce que c'est le secret d'un événement heureux qui procure une joie immense et alors, on brûle du désir de le communiquer à autrui. Dans l'un et l'autre cas, le secret se révèle lourd à porter.

Alors, la femme avoue ou divulgue, ce qui met fin à l'inconfort, voire à l'insécurité. C’est sans doute un aspect paradoxal chez celle-ci, qui est par ailleurs la première à s’enflammer en principe, en dénonçant l'injustice à l'égard des plus faibles. Cela explique bien des actions dans l'histoire. Notamment le fait que très souvent, on voit les femmes à la tête des révolutions, non pour casser ou brûler, mais pour pacifier, en rétablissant les équilibres nécessaires au moyen de la justice et l'équité.

 

 

Ainsi le 5 octobre 1789, des femmes au nombre de six à sept mille, parties du faubourg Saint-Antoine et du quartier des Halles à Paris, décidèrent une marche mémorable sur Versailles, réclamant du pain à Louis XVI. Manque de pain, donc inconfort et insécurité.

 

Le 23 février 1917, la Marche des femmes russes à Saint-Pétersbourg — qui constitua du coup l'acte de naissance de la révolution russe — avait pour motivation première de réclamer au Tsar Nicolas II, « la paix et du pain », mais aussi des libertés, donc la fin de l'autocratie. Leur marche par sa détermination et sa spontanéité finit par entraîner le courage et l'action des hommes. De même que lorsque les hommes se terraient, lâches et tremblants, on a vu dans certains pays d'Afrique des femmes sortir, dignes de spontanéité et de courage, affronter mains nues, les balles et braver les brutalités des sbires du pouvoir. Ce fut déjà le cas au Sénégal lors de la très longue et très dure grève des cheminots du chemin de fer « Dakar-Niger » qui s'est déroulée du 10 octobre 1947 au 19 mars 1948. A l'annonce de l'échec des négociations entre la délégation des cheminots africains et la direction française du chemin de fer, bravant les militaires et forçant les barrages au péril de leur vie, les femmes organisèrent spontanément une longue et éprouvante marche sur Dakar (de Thiès à Dakar : distance d'environ cinquante kilomètres), destinée à obtenir le règlement pacifique et honorable du conflit.

De même, pour protester contre l'arrestation arbitraire et l'emprisonnement massif des dirigeants du tout jeune « Parti Démocratique de Côte d'Ivoire » (section du R.D.A. : Rassemblement Démocratique Africain, fondé en 1946 à Bamako) décidés par les autorités coloniales le 5 février 1949, les femmes organisèrent une marche fameuse (restée dans les annales d'histoire du pays) sur la capitale du territoire Grand-Bassam pour réclamer la libération de leurs hommes ainsi que la paix.

 

 

Plus récemment encore, dans l'histoire de l'Afrique indépendante, les femmes surent en maintes occasions faire preuve de la même détermination et de la même inclination dans l'action en faveur de la paix et de la justice.

De même, la volonté des femmes du Caucase du Sud (volonté contrariée par le gouvernement russe) de manifester (sous forme de rassemblements et de défilés), en faveur de l'arrêt de la guerre et de la paix en Tchétchénie, répond aux mêmes impératifs et aux mêmes penchants naturels. Pourquoi ? Tout simplement parce que leurs maris, arrêtés ou fusillés, elles perdaient tout soutien, toute source de confort moral et de sécurité. Il ne s'agit pas que de la sécurité matérielle mais morale et psychologique. Et surtout de cette propension naturelle à la paix et à la justice. Pour toutes ces raisons, la femme a souvent été par ailleurs un précieux auxiliaire de la police ou de la justice, indépendamment de son pouvoir naturel de séduction parce que prompte à avouer et dénoncer.

Bien sûr, certains hommes sont également incapables de garder un secret comme il est des femmes capables de garder des secrets.

 

***

 

 « Vous avez brisé le sceptre du despotisme […] et tous les jours vous souffrez que treize millions d’esclaves portent les fers de treize millions de despotes ! » (Requête des dames à l’Assemblée nationale)

 

 

Alors faut-il brûler la femme ? Bien sûr que non ! Il faut l'encenser, l'aduler, l'adorer.

Il est un autre aspect pour lequel il serait dans l'intérêt de l'Humanité que ce prochain siècle soit celui de la femme. Qui voit-on dans la rue, défiler, protester et manifester pour réclamer la paix ? Lorsque la violence s'installe dans un pays ou une région, la fraction de la société qui s'élève contre cette violence, crie fort et manifeste pour le retour de la paix, ce sont les femmes. Presque toujours dans l'histoire, l'initiative de ces mouvements de protestation en faveur de la paix s'inscrit au crédit de la femme. C'est ainsi que le 28 mars 1915, des femmes représentantes des partis socialistes de sept pays d'Europe : Allemagne, Angleterre, France, Italie, Pays-Bas, Russie et Suisse se rencontrèrent à Berne pour élaborer une résolution définitive condamnant la guerre et faire pression sur leurs gouvernements respectifs.

 

 

« La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » (Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne)

**La Femme plus anti-guerre que L’homme ?

 

Il arrive aussi souvent que les hommes suivent. Mais ce sont les femmes parfois spontanément, en tout cas sincèrement (pense-t-on avec foi) qui ouvrent la marche.

Ce fut le cas, ici en Corse, là en Algérie ou ailleurs, en Bosnie, ces défilés en faveur de la paix démontrent avec éclat que l'injustice qui consiste à éloigner les femmes des rênes de la direction des pays pour les maintenir en marge de la vie politique constitue un crime contre la paix. Faire accéder les femmes au pouvoir, ce serait aussi faire changer les hommes. Les femmes au pouvoir, c'est la paix dans le monde.

A ce propos, « Madame Emma Bonino, commissaire européen chargée de l'aide humanitaire, envoyée spéciale de l'Union Européenne en Yougoslavie, puis au Zaïre lors de la crise rwandaise de 1996, incarne le mieux l'idée que je me fais de la femme responsable, de la femme aux commandes de l'action politique. En l'observant à l'œuvre, au milieu d'un monde hostile et sourd, j'ai admiré en elle le naturel, allié à la conviction et à la détermination dans l'action, la justesse de ton alliée à la justesse de vue, le courage allié au sens de la justice et guidé par la générosité. Bref, le devoir dans sa plénitude, l'action au strict service de l'humain, sans démagogie ni faux-fuyants.

Bien entendu, parmi les femmes dirigeantes de leur pays, il peut y avoir des exceptions. La guerre des Malouines ainsi que l'action politique de celle qui en fut la principale protagoniste (la Première ministre britannique de l’époque), administrent la preuve qu'il peut aussi y avoir des femmes-faucons, des femmes-fauves, ou tout simplement des femmes politiques qui font moins bien ou qui font autant que les hommes pour la préservation de la paix et la sauvegarde de la justice sociale. Les « Belle Irène » cela existe aussi. Au-delà, c'est la place de la femme dans nos sociétés qui demeure la question essentielle. » 

 

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