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24 novembre 2019 7 24 /11 /novembre /2019 09:22

AFRIQUE, LA RUÉE DE NOUVEAUX ACTEURS
POUR LE MEILLEUR OU POUR LE PIRE ? (1)

Qui vient ? Et pourquoi ?

Russafrique
(Jeune Afrique, n°3057 du 11 au 24 août 2019)

Le sommet Russie-Afrique, un symbole chargé de sens

Image ci-dessus insolite :
Les Russes viennent chasser sur les terres naguère chasse gardée des Occidentaux, principalement Britanniques et Français, qui semblent avoir déserté, de gré ou de force, ce qui fut hier, leurs plates-bandes consacrées, aujourd’hui piétinées par de nouveaux arrivants qui masquent à peine leur intérêt pour ce continent.
Mais, avant le Sommet Russie-Afrique organisé à Sotchi, en Russie, il y en eut d’autres. Ainsi le Sommet Japon-Afrique, qui a suivi le Sommet Turquie-Afrique, lequel fut précédé par les sommets Israël-Afrique, Inde-Afrique, de même que le Sommet Brésil-Afrique du temps du Président Lula.

Que viennent chercher les Russes en Afrique en ce début de 20e siècle ?

« La Russie a une image positive en Afrique. Elle est en concurrence avec les Occidentaux pour la crédibilité de ses informations.

[…]

Il semble que les informations estampillées "Russie" rencontrent un vif succès. Commentaire du chercheur français : "La Russie jouit sur le continent d'une image positive [qui la] place en concurrence avec les pays occidentaux, en particulier l'ancienne puissance coloniale française, pour la crédibilité et la popularité des informations qu'elle produit." »  Jeune Afrique, n°3057 du 11 au 24 août 2019)

Par ailleurs, et surtout

« En Russie les ressources du sous-sol ne sont pas inépuisables. Or l’Afrique regorge d’hydrocarbures et métaux… » (Idem)

Chine-Afrique
(
Jeune Afrique, n°3055 du 28 juillet au 3 août 2019)

La Chine en Afrique
     Gagnant-gagnant ?

La Chine est pionnière dans l’ouverture à l’Afrique et l’intérêt pour ce continent où elle a fait une entrée fracassante à la fin des années 1980 et où elle semble solidement installée désormais.
Après avoir pris la place des premiers occupants : Français et Britanniques, elle se heurte désormais aux nouveaux arrivants parmi lesquels les États-Unis, comme rapporté par « 
Le Bilan du Monde, Le Monde, hors série, édition 2019 » sous le titre :

« Le Monde se presse aux portes du continent

Certains dirigeants africains commencent à savoir tirer profit de la multiplication des acteurs qui se disputent le contrôle des routes commerciales et des ressources naturelles d'une région carrefour.

Le sourire éclatant du nouveau premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed : voilà le visage symbolique du changement intervenu en Afrique en 2018. A peine élu à la tête du deuxième pays le plus peuplé du continent (qui devrait compter près de 200 millions d'habitants en 2050), l'ex-militaire a opéré une "révolution", selon Kjetil Tronvoll, spécialiste de la région à l'université Bjorknes d'Oslo. Une révolution destinée à faire la paix avec ses voisins, restaurer l'Ethiopie dans son rôle de puissance régionale, mais aussi articuler le décollage de l'économie nationale avec un décollage de toute la partie orientale du continent. »

[…]

« La planète se presse aux portes de l'Afrique, de ses chefs d'Etat, de ses mines et de ses ports. A l'échelle du continent, cette "ruée" s'est faite plus rude. 2018 a aussi été l'année où la Russie a entamé une montée en puissance de son influence sur le continent, ancrée au Soudan, puis en Centrafrique, et avec des visées sur d'autres pays, notamment l'Angola. Cette intensification de la compétition s'étend à l'ensemble du continent, même dans sa partie la plus en retrait de ces transformations, en Afrique centrale. »

Une compétition qui en rappelle d’autres où les nations, engagées dans une compétition sans merci en Afrique ou ailleurs, faisaient courir de grands risques à la paix du monde.

Ainsi, selon la même publication :

« L'Afrique est aussi un terrain de compétition militaire. Les Etats-Unis, comme l'a révélé une enquête du magazine d'investigation américain en ligne Intercept, disposent désormais de 34 sites d'implantation sur le continent, parfois de simples locaux hébergés dans des bases locales. »

(Jeune Afrique, n°3055 du 28 juillet au 3 août 2019)

Si toutes ces puissances affichent leur volonté de profiter des ressources du continent africain, tout en promettant une coopération où chaque partie sera gagnante, peu ou prou, on ne peut s’empêcher de penser à ceux qui sont conviés à ces Sommets : les dirigeants africains, mais surtout de savoir ce que ces rencontres internationales apportent à un continent qui offre ce paradoxe connu de tout temps : « le paradoxe africain ».

Sur le sous-sol le plus outrageusement doté par la nature, vivent des hommes et des femmes parmi les plus pauvres de la planète.

Les nations initiatrices et organisatrices de ces Sommets le savent-elles ? Que proposent-elles pour tirer ces pays d’Afrique du sous-développement en accompagnant leur marche vers le bien-être par l’exploitation et l’utilisation de ces ressources aux fins d’un développement endogène ?

Ce « paradoxe africain » caractéristique de nombre d’États de ce continent est illustré comme suit dans L’Afrique en 2019, Jeune Afrique n°3024H du 23 décembre au 12 janvier 2019 :

« Alors que son sous-sol, le plus riche d’Afrique, était pillé, l’oligarchie congolaise s’enrichissait scandaleusement. Et laissait la population –près de 100 millions de personnes – dans la misère, et le pays sans infrastructures.
Résultat : les citoyens de la riche RDC ont un revenu par habitant parmi les plus faibles du monde. »

Si tant de pays étrangers accourent en ce début de 21e siècle, poussés par leurs intérêts et par les ressources naturelles du contient africain, voient-ils, constatent-ils ce paradoxe africain ? Quel remède proposent-ils ?

(Annick Le Douget, Juges, Esclaves et Négriers en Basse-Bretagne, 1750-1850. L’émergence de la conscience abolitionniste.)

Quel gain, quel dividende pour l’Afrique et ses populations ?

Afin de sortir du trou dans lequel l’histoire les a précipités depuis le 16e siècle, il incombe aux Africains d’aujourd’hui de rechercher les moyen de valoriser les fabuleuses richesses matérielles dont la nature a doté ce continent.

Pour ce faire, il faut sans doute réfléchir pour agir et réagir ; sans doute danser un peu moins et penser un peu plus.

L’Afrique est coutumière de ces ruées vers ses richesses. En effet, elle connut en particulier deux ruées qui ont changé à jamais le cours de son histoire : la première, du 16e au 17e siècle, où des puissances étrangères venaient arracher à leur sol natal des hommes et des femmes, dans la force de l’âge, pour la mise en valeur des plantations du Nouveau Monde. Cette première ruée (la mondialisation avant l’heure) aboutit au « partage » de l’Afrique, à l’initiative du chancelier allemand Bismarck, en 1885.

La seconde ruée fut l’œuvre de l’Europe en quête de terres nouvelles et de débouchés commerciaux : ce fut la colonisation, la domination et l’exploitation de l’Afrique jusqu’au milieu du 20e siècle.

NB : détail non dénué de sens : alors que le fameux partage de l’Afrique de 1885 était décidé et organisé par les seules puissances européennes de l’époque, parmi les nations organisatrices des sommets autour de l’Afrique, en ce début de 21e siècle, figurent des nations asiatiques.

(L’Histoire, numéro spécial 302S)

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commentaires

D
Il me semble que l'Afrique sera toujours le lieu des affrontements des différentes puissances : Chine, Europe, Russie. <br /> Quand le continent africain sera t il développé pour lui-même ?<br /> Hélas, je crains que ce ne sera jamais.
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Merci pour ce commentaire. Je suis de votre avis. Hélas ! Cordialement. TD<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />