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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 07:54

 MB900438293

 Comment franchir le mur des malentendus religieux ?


L’épisode de la rencontre des Français et des Africains sur les côtes d’Afrique au XVIIe siècle constitue un chapitre riche d’enseignement autant qu’un trésor de curiosités né du choc de cultures et de philosophies différentes.


Les missionnaires envoyés par Louis XIV, lequel avait pour ambition entre autres d’installer le catholicisme au cœur des populations africaines, se heurtèrent à bien des obstacles tout à fait inattendus.


Le Grand-Roi avait deux objectifs majeurs pour l’Afrique : le commerce et l’évangélisation des peuples. Pour le second, il envoya en Afrique plus de missionnaires que sous tous les règnes précédents. Mais pour l’accomplissement de leur mission, les religieux français se heurtèrent d’emblée à un obstacle de taille portant sur la notion même de Dieu. Comment faire adopter le Dieu unique à des populations qui professent l’animisme-fétichisme ?

 

Le mur des incompréhensions

 

Les rapports de ces missionnaires fourmillent de révélations sur les croyances africaines de la côte mais surtout d’exemples d’incompréhension entre les deux systèmes religieux, allant de l’étonnement au découragement, et finalement aux imprécations virulentes contre ces peuples « inaptes » à l’assimilation du message évangélique.

 

Un auteur anonyme, présentant la côte des Esclaves, rappelle les propos d'un dignitaire africain qui s'entretenait de Dieu et de la religion avec un missionnaire français :


« Combien de dieux ? demande l'Européen.

— Il serait difficile de les compter, leur nombre est presque infini répond l'autochtone qui ajoute : si quelqu'un parmi nous veut entreprendre quelque chose, il cherche d'abord un dieu dont la protection puisse le faire réussir ; il sort de chez lui dans cette idée ; le premier objet qu'il rencontre, soit un chien, un chat, ou quelque autre animal ou même un arbre, une pierre, lui paraît être venu sur son chemin exprès pour lui offrir ce qu'il cherche. Il lui fait des offrandes ; il promet de l'honorer et de l'adorer toute sa vie s'il lui donne le succès. Voilà pour lui un nouveau dieu ; s'il n'a point de succès,il l'abandonne. »


De quel Dieu pouvait-on leur parler ?

« Lorsqu'on leur parle du Paradis ou de l'Enfer, ils font de grands éclats de rire et s'en moquent, constate un missionnaire. Ils croient que leur âme est immortelle, que le monde durera aussi éternellement, et qu'après leur mort leur âme va en l'autre monde, qu'ils établissent au centre de la terre : que, là, elle anime un autre corps au ventre d'une femme, et que ceux de ce monde-là viennent en celui-ci en faire autant.

Ils croient que tout le bonheur et la félicité d'un homme consistent à être riche, heureux, puissant, servi et honoré ; ce qui fait que, quel que soit ce qu'ils boivent ou qu'ils mangent, ils en répandent toujours quelque peu par terre en marmonnant quelques paroles, disant qu'ils donnent à boire et à manger à leurs pères, mères et amis, qui, dans l'autre monde, leur en font autant et sont cause qu'ils ont de quoi vivre en celui-ci. »

 

Le dialogue apparaît dès lors sinon impossible, du moins singulièrement difficile. Les Français en conclurent que leur mission devenait sans objet, puisque laccord ne se faire sur aucune question

ni aspect conduisant à l’ouverture de l’interlocuteur à l’adoption de la foi chrétienne :« Ils n'ont proprement aucune religion, car, pour la vénération qu'ils ont pour leurs fétiches, elle doit être appelée superstition puisqu'il n'y a point de religion sans culte, et qu'il est certain que ces peuples n'en ont aucun : les temples, les prières et les sacrifices leur sont inconnus, ainsi que tous les sentiments que l'on a pour les divinités. »


Et les missionnaires de passer alors en revue la liste impressionnante des différentes raisons qui rendent ces populations inaccessibles au message du Christ, parmi lesquelles, celle-ci.

« Ce qui rend la conversion de ces peuples difficile, c'est la croyance à la métempsycose, qu'ils admettent tout au long, n'espérant rien d'éternel, ce qui les rend négligents pour apprendre la vérité du salut, et ils ne s'appliquent qu'à l'acquisition des biens et des plaisirs de ce monde, et à s'en procurer une longue jouissance. »

 

S’ensuit une série de condamnations, voire d’imprécations ou de jugements sans nuances.


Ainsi, au total, l’action des missionnaires français se heurta à un mur, pour eux infranchissable, contre lequel se brisa le rêve d’évangélisation du Roi-Soleil.

 

Colonisation-évangélisation : divergence et connivence ?

 

Néanmoins, cet échec, si incontestable soit-il, ne fut pas vain. Les missionnaires français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, encore plus nombreux et plus déterminés, plus au service de la Foi que du roi, surent en tirer les leçons. L’évangélisation des Africains, pour eux, fut abordée et menée par d’autres voies, de nature à entraîner l’adhésion libre des populations concernées. Avaient-ils le choix ? Plusieurs raisons justifiaient cette nouvelle méthode. Le plus important étant sans doute le contexte politique différent en France, lui-même débouchant sur un contexte religieux également différent.


D’une part, on était alors loin de la France catholique de Louis XIV, et, d’autre part, l’anticléricalisme de la IIIe République (fin XIXe, début XXe siècle) avait traversé bien des esprits, y compris parmi les gouvernants. Par conséquent, les missionnaires français en Afrique n’étaient plus les alliés naturels du pouvoir, ni en France ni en Afrique, car surveillés, épiés dans leurs faits et gestes, dans leurs  actions, par l’administration coloniale, comme le laisse supposer ces propos de Louis Vignon, professeur à l’école coloniale de Paris au tout début du XXe siècle , et théoricien de la colonisation française:

« Ce serait pire que folie de travailler à provoquer chez les fétichistes, les musulmans… une évolution pareille à celle constatée chez nous. Les uns et les autres sont à « l’âge des religions » ; chez tous, sous des formes, des apparences diverses, règne l’esprit de la « cité antique ». Il n’y aurait plus de place dans les sociétés indigènes pour qui prétendrait s’affranchir des rites, des symboles et des dieux. N’est-ce point d’ailleurs sur le terrain religieux qu’un vainqueur risque surtout de heurter l’âme des foules ? […] Combien il est heureux, à ce point de vue, que la France, moins religieuse qu’autrefois, ne songe point, comme au XVIIe siècle, à imposer le catholicisme à ses sujets d’outre-mer. »


Le professeur, formateur des futurs administrateurs coloniaux, précise à l’égard des religieux français :

« Dès lors, la politique à suivre en matière de religion se résumera en trois termes : respecter les croyances, conserver entre elles une neutralité au moins apparente, n’autoriser la propagande des missions chrétiennes que dans la mesure où elle est possible sans mécontenter les indigènes… Enfin, s’il est possible, avec discrétion, obtenir des personnages religieux qu’ils servent notre domination. »

 

Le ton avait donc bien changé du côté du pouvoir politique, et du pouvoir pontifical également. Le dernier tiers du XIXe siècle constitue à cet égard un véritable tournant.

 

Le missionnaire nouveau

 

La hiérarchie catholique avait désormais ses règles en matière d’évangélisation des populations d’Afrique, formulées en quelques principes précis. Le 1er c’est « respecter les usages du pays tant qu’ils ne sont pas en opposition formelle avec la doctrine catholique ».


Cette consigne résultait de la doctrine enseignée par les papes depuis Léon XIII, elle-même basée sur cinq idées forces parmi lesquelles :


fleche 026La condamnation de toute attitude raciste, notamment celle qui jugerait les indigènes incapables d’accéder au sacerdoce.


fleche 026La promotion de la justice sociale et le respect de la dignité humaine dans les personnes comme dans les cultures…

 

Curieusement, au même moment, un discours quasi identique était aussi tenu par la hiérarchie coloniale, c’est-à-dire le Ministère des Colonies, comme rapporté par Jules Brévié (gouverneur général de l’AOF) :

« La mission assignée aux administrateurs coloniaux était d’être généreux et humains, guides éclairés des populations et leur faire oublier la violence de la conquête ; imposer la paix, respecter les croyances et les mœurs, instituer la liberté… »

 

Que ces prescriptions soient suivies ou non, à la lettre, sur le terrain, est une autre question.


Les missionnaires en Afrique se montrèrent à cet égard d’un pragmatisme en rapport avec les objectifs à atteindre : l’adhésion libre des populations à la foi catholique, ce qui passait par un certain nombre d’actions concrètes et utiles pour ces populations parmi lesquelles :


fleche 026L’apprentissage obligé des langues locales pour les missionnaires

 

fleche 026La création de centres de soins gratuits pour les populations converties et non converties.

 

fleche 026L’ouverture d’écoles pour éduquer et former.


fleche 026Construction de centres d’apprentissage et de formation aux métiers manuels.


fleche 026L’ouverture d’orphelinats.

 

fleche 026

Création de foyers sociaux, notamment de jeunes filles, où l’on apprend la couture, la cuisine, le rôle de future épouse et de future maîtresse de maison…

 

Le résultat fut autrement plus important que l’action de leurs devanciers, contemporains de Louis XIV, principalement parmi les populations non encore pénétrées par l’islam.

MB900438273

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commentaires

F
Chères frères et sœurs en CHRIST,<br /> On m’appelle FIRMIN Tchalla Kpondji Manwa Je suis orphelin de père depuis 2003 lorsque j’avais 11 ans. Ma mère est pauvre. Etudiant au TOGO en Afrique occidentale, j’ai eu très tôt des problèmes d’alimentation, de santé, de manque de frais d’étude et j’ai connu d’échecs scolaires faute de moyens financiers.<br /> Dans ma douleur qui persiste, j’ai reçu une inspiration poétique qui m’a amené à écrire des textes, à les mémoriser et à les réciter avec accompagnement instrumental (à faire du SLAM religieux) pour la gloire éternelle de Dieu et pour plus de diffusion de l’Évangile dans les oreilles du monde entier. Je sais que comme moi vous avez aussi le profond désir d’aider et de sauver les âmes. (Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe ; Luc 11, 9-10). Je viens très respectueusement vous solliciter une aide financière, ou matérielle quelque soit la quantité, pour pouvoir continuer cette bonne œuvre dans de bonnes conditions.<br /> (Saint Paul écrivait : « Pense à la bonté de Dieu envers toi. Et toi-même aies cette bonté envers les autres.»).<br /> ☆ Démonstration N° 1<br /> Par Lui, tout a été fait.<br /> Si aujourd’hui t’as la paix,<br /> Si t’as la lumière,<br /> Si t’as la mer,<br /> Et tu vies sur une terre,<br /> C’est que t'as un PERE.<br /> Que la vie ne te semble pas bizarre.<br /> Elle n’est pas un hasard.<br /> Toi et moi avons de l’air à respirer.<br /> Nous avons toujours de quoi manger.<br /> Aussi, de quoi boire.<br /> En plus, nous possédons le savoir.<br /> As-tu jamais loué ton Dieu ou L’adorer ?<br /> As-tu jamais béni ton Dieu ou Le glorifier ?<br /> A tous nos besoins, Il pourvoit.<br /> Ecoute Sa voix.<br /> Et emprunte la bonne voie.<br /> Car partout, Il te voit.<br /> L’homme s’en vole ;<br /> Comme il veut sans ailles.<br /> Communique et voie l’autre à travers les ondes.<br /> Quand bien même, il est à l’autre bout du monde.<br /> Il est au courant de tout ce qui se passe.<br /> Avec des satellites dans l’espace.<br /> Il court assit.<br /> Pire que la magie.<br /> Nos lampes éliminent la nuit.<br /> Elle vient de Dieu, la technologie.<br /> L’homme se fabrique aujourd’hui.<br /> Avec des robots plus dynamiques que lui.<br /> Nous transportons en même temps des milliers de tonnes.<br /> Sans charrues, ni chevaux et ni ânes.<br /> On file à mille kilomètres heure.<br /> Au dessus de la mer;<br /> Sur les chemins de fer ;<br /> Et même dans les airs.<br /> Des machines à multiples fonctions.<br /> Nous vivons la perfection.<br /> Assez de belles chansons.<br /> Hommes et femmes vivent leur passion.<br /> La machine laboure plus que mille personnes.<br /> Elle prend soin et moissonne.<br /> Regarde ce qui se passe en médecine.<br /> Seul Dieu te donne la force, elle n’est pas la tienne. <br /> Le monde que Dieu nous a offert est bien équipé pour que rien ne nous manque évidemment.<br /> Maintenant, c’est à nous de savoir utiliser positivement cet équipement. <br /> Rendons grâce au Seigneur.<br /> Car Il est digne de toute gloire.<br /> Gloire à Dieu,<br /> Gloire au Seigneur Jésus Christ,<br /> Et gloire au Saint Esprit.<br /> Alléluia.<br /> ☆ Démonstration N° 2<br /> Ma prière est que l’Esprit saint continue sa mission.<br /> Pour ce faire, il faut que tous nous priions.<br /> Qu’à chaque instant notre Père soit le capitaine de ma vie.<br /> Le pilote de mon navire.<br /> La boussole de mon orientation.<br /> Et le chancelier de ma résurrection.<br /> Que l’homme ne méprise plus son semblable sous ce ciel.<br /> Que l’amour réchauffe le sol.<br /> Que tous les hommes connaissent les douces voies de la liberté.<br /> Et que la convoitise ne mine plus les âmes.<br /> Moi, je prie pour que nos jours ne se ternissent pas par la cupidité.<br /> Que noir et blanc s’aiment.<br /> Que noir et blanc sans se préoccuper de leurs races, se partagent les dons de la terre.<br /> Que nous soyons délivrés de tout mal par notre Père.<br /> Que la joie et la paix remplissent nos cœurs.<br /> Notre Père soit témoin de nos travaux et de nos actions.<br /> Ma prière est que l’amour charité règne au dessus de l’amour profit et simple passion.<br /> Pourvoi aux besoins de toute l’humanité.<br /> J’invoque notre Glorieux dans sa dignité.<br /> Nous arrivons toujours à demander pardon pour nos péchés.<br /> Pourtant, nous n’arrivons pas à arrêter.<br /> Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toutes tes forces et de toute ton âme ;<br /> Et tu aimeras ton prochain comme toi-même.<br /> Ecoute la parole de notre Père.<br /> Ne mêle pas la passion et le profit à l’amour mère.<br /> Ne te préoccupe pas seulement du bien matériel. <br /> Veille sur ton organe sexuel. <br /> Tournez vous tous vers Dieu.<br /> Si je devais porter un talisman que je porte la parole.<br /> Pas n’importe laquelle.<br /> Mais celle de Dieu.<br /> Si je devais avoir une idole, qu’elle soit le miséricordieux.<br /> Et si je devais adorer un Dieu, que j’adore notre Père qui est aux cieux.<br /> Père ! Que ta volonté s’accomplisse et non la mienne.<br /> Amen.<br /> Voici mon adresse : freres.soeursenchrist@gmail.com<br /> Je me débrouille actuellement au Benin.<br /> Que la paix soit avec vous.<br /> Et que Dieu vous bénisse encore, encore et encore.
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Je vous souhaite bon courage et bonne chance dans votre parcours. TD