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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 08:22

 

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DU ROYAUME A L’EMPIRE

 

 

L’empire de Gao (ou empire songhay ou sonrhaï), clôt la série des trois empires prestigieux de l’Ouest-africain du VIIe au XVIe siècle.


gif anime puces 543L’émergence d’un empire


Les populations songhays qui vivent le long du fleuve, à l’est de la boucle du Niger, se constituent en royaume au début du XIe siècle, le royaume songhay, qui prend pour capitale Gao. Le royaume est conquis par l’empereur du Mali Kankou Moussa qui, à son retour de la Mecque, y fait une entrée triomphale en 1325. Le royaume songhay devient vassal du Grand Mali.


Puis, profitant de l’affaiblissement de ce dernier sous les successeurs de Kankou Moussa, il secoue le joug de son suzerain et s’en émancipe définitivement.


Il entreprend à son tour la conquête de royaumes voisins y compris l’empire du Mali décadent. Le royaume songhay devient l’empire de Gao.


Comme l’empire du Mali, celui de Gao appartient à cette zone géographique, berceau de formations étatiques originales et exemplaires. Espace ouvert, terre de rencontres et d’échanges, irriguée par un commerce intense et continu durant des siècles, entre le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Afrique au sud du Sahara, dotée de ressources minières importantes, l’or en particulier, l’empire tire profit de ces privilèges multiples.


Comme dans l’empire du Mali, le travail du fer et l’utilisation du cheval couronnent un tableau déjà brillant, en faisant la différence sur les champs de bataille.

 

gif anime puces 543La dynastie des Sonni

 

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L’empire songhay des XVe et XVIe siècles

 

 

De l’histoire de cet empire, émergent la stature de deux fortes personnalités, deux empereurs qui modèlent cet État de leur puissante empreinte. Le premier, Sonni Ali Ber –Sonni le Grand, Ber signifiant « le grand » en songhay), règne de 1464 à 1492. C’est un grand conquérant, mais un chef cruel, à l’égard de son peuple comme des peuples voisins conquis. Il saccage la ville de Tombouctou. Bien que se disant musulman, il persécute les érudits et l’élite intellectuelle de cette ville, ferme des écoles, des universités et des moquées. Les peuples mossis subissent aussi  sa violence politique.


Sonni Ali Ber brille sur les champs de bataille. Il aime la guerre, et, en dix ans de campagnes victorieuses, il se rend maître de la moyenne vallée du Niger, importante voie commerciale et de là, menace l’empire du Mali.

 

gif anime puces 543La dynastie des Askia

 

Le deuxième empereur, Mamadou Touré, accède au trône en 1493. Il prend le nom d’askia Mohammed (askia signifiant empereur en songhay) et règne de 1493 à 1528.


C’est un empereur organisateur, mais surtout soucieux du rayonnement culturel de l’État sans oublier l’économie. Il relève Tombouctou des coups portés durant le règne de Sonni Ali Ber, et lui restitue sa splendeur culturelle, en favorisant les écoles et universités, en encourageant érudits et artistes, ainsi que les architectes de monuments religieux. Sous son règne, Tombouctou redevient la vitrine culturelle de l’empire comme de tout le Soudan-sahélien.

 

gif anime puces 543Le déclin et l’invasion marocaine.

 

Askia Mohammed finit tristement son règne. Ses fils le détrônent, le relèguent sur une petite île du Niger et s’emparent du pouvoir. Ce « coup d’Etat politico-familial » sonne le glas de l’empire. Ses fils, incapables, dilapident le trésor royal, pillent les provinces et acculent les populations à la révolte. Le désordre qui s’en suit affaiblit l’empire et nuit à sa prospérité. C’est alors que le Maroc se met à convoiter cet État, avec ses mines d’or et les richesses que procure le commerce transsaharien.


Les sultans, eux-mêmes en proie à des difficultés financières au XVIe siècle, lorgnent vers ce royaume en désordre. La reconquête de l’Espagne par les rois catholiques, le développement de la navigation européenne le long de l’Atlantique, l’occupation de l’Algérie par les Turcs, diminuent considérablement leurs sources de revenus. Les Marocains convoitent l’espace du Soudan-sahélien, tout particulièrement ses mines d’or. Après le pèlerinage de l’empereur du Mali, Kankou Moussa, la richesse de la région en or se traduit en proverbe dans tout le Moyen-Orient : « Le Soudan guérit de la pauvreté comme le goudron de la gale ».


La tentation de l’or, des ressources du commerce et des esclaves, détermine le Maroc à entreprendre la conquête de l’empire des Songhay.

 

 

 

Moulay Ahmed, qui suit attentivement la déstructuration de l’empire de Gao, charge un renégat et aventurier espagnol, le pacha Djouder, de s’emparer des « pays du Niger ». Ce dernier recrute des mercenaires ; la troupe ainsi formée traverse le Sahara et affronte l’armée de Gao. La petite troupe « marocaine », moins de 2000 combattants, partie de Marrakech, met facilement en déroute les 30 000 Songhays de l’askia Ishac. Djouder s’empare des villes les plus prospères dont Tombouctou et Gao, et, pour prouver au sultan du Maroc qu’il a bien accompli sa mission, il lui envoie aussitôt une quantité importante d’or et un nombre non moins important d’esclaves.

 

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Le tombeau de l’askia Mohammed et de ses successeurs à Gao

 

 

Il en est de Gao comme du Mali : si ces empires doivent leur fortune à leur position géographique, aux routes commerciales qui les sillonnent ainsi qu’à l’or, cette même position suscite en retour des convoitises et aiguise les appétits annexionnistes de leurs voisins. Les différents Etats se nourrirent également les uns des autres. L’empire du Mali prospéra sur les restes de l’empire de Ghana, et l’empire de Gao sur les décombres du Mali. Ils furent tous trois des moments exceptionnels de l’épanouissement du génie des peuples de l’espace soudano-sahélien au Moyen Age.

 

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États actuels ayant appartenu partiellement ou totalement à l’empire songhay

 

 

gif anime puces 543Les trois vitrines de l’Ouest-africain

 

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Les trois grands empires soudano-sahéliens, VIIe-XVIe siècles.

 

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commentaires

G
<br /> Cher Tidiane<br /> <br /> <br /> Pourrais tu m'appeler au 06 87 93 16 45 car je contribue à la revue Place Publique et dois dans le dossier d'avril consacré aux Rennais venus d'ailleurs préparer des petits portraits<br /> impressionistes et biographique. Je t'en dirai plus!<br /> <br /> <br /> Amitié<br /> <br /> <br /> GC<br />
Répondre
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> J'ai essayé de t'écrire, sans succès à l'adresse mél indiquée.<br /> <br /> <br /> Je te remercie pour le contact. Pourrais-tu, si possible,me mettre par mél l'ojet de la demande? J'y répondrai dès mon retour.<br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br /> T. D.<br /> <br /> <br /> <br />