AIDE A L'AFRIQUE : INCOHERENCES ET PARADOXES
Mais que d'incohérence dans les idées comme dans l'action ! Un exemple parmi bien d’autres.
Plus d'une centaine de pays ou d'organisations apportent une aide au Mali. Parmi eux, parfois plusieurs dizaines travaillent dans le même secteur, sans aucune coordination de leurs actions. C'est notamment le cas de l'agriculture ou de la santé parmi beaucoup d'autres, sans compter le même manque de coordination entre les différents services de ce pays dont le secteur en question est l'objet. Ce cas, qui n'est pas unique est vérifié partout en Afrique. L'Allemagne aide tel pays où elle est présente, mais ne sait pas ce que fait la Suède qui aide le même pays, et qui elle-même ignore tout de ce qu'y fait la France engagée au même titre que les autres dans le développement du même État africain. La Chine, présente, elle aussi, ignore ce qu'y font les autres. Et la liste des pays aidants n'est pas close. Sur le même terrain, interviennent, pour la même cause, dans le même secteur, des dizaines d'acteurs ou d'opérateurs qui s'ignorent. Il en est ainsi depuis les indépendances.
L'efficacité de l'aide internationale exige une cohérence des acteurs et des actions : cohérence de vues, cohérence des projets, enfin cohérence des actions, si toutefois on veut donner un sens et un contenu à cette aide internationale.